La Task Force Entreprise vise le plein emploi

Aller à la rencontre des 600 000 employeurs chaque année d’ici à 2027, voilà l’objectif que se fixent les membres du réseau pour l’emploi : France Travail bien sûr, mais aussi ses partenaires tels que les Missions Locales, CAP Emploi et les acteurs institutionnels locaux. Pour mener à bien cette ambition prévue par la loi Plein Emploi, des « Task Force Entreprise » sont déployées au niveau national sur l’ensemble des territoires. Si toutes n’en sont pas au même stade d’avancement, dans la Drôme, celle de Pierrelatte fait figure de bon élève du fait d’acteurs déjà sensibilisés au sujet. Les explications d’Olivier Izard, Directeur Adjoint de l’agence France Travail de Pierrelatte – Nyons et coordinateur de la Task Force sur le sud Drôme Ardèche…

Quel est l’intérêt de la Task Force Entreprise instaurée par la loi Plein Emploi ?

À l’image du dispositif de simplification du parcours prévu pour les demandeurs d’emplois, la Task Force Entreprise vise à permettre à l’employeur de ne présenter qu’une seule fois sa problématique, quel que soit l’interlocuteur présent en face de lui : France Travail, les missions locales, CAP Emploi, les organismes d’insertion par l’activité économique (IAE)… L’objectif est de mieux coordonner ces acteurs au travers d’une offre partagée, afin de simplifier les démarches inhérentes aux recrutements mais aussi pour améliorer les pratiques. Concrètement, chaque acteur du réseau pour l’emploi devient un point d’entrée pour l’entreprise et pourra la mettre en relation avec le bon interlocuteur sans qu’il n’ait à répéter son besoin.

Comment cette offre commune se met-elle en place entre France Travail et les autres membres du réseau pour l’emploi ?

Concrètement, il nous faut passer d’une dynamique de concertation à une logique de coopération. Au niveau local, nous n’avons pas cherché à réinventer ce qui existait déjà mais plutôt à fédérer les partenaires. En tant que coordinateur de la Task Force sud Drôme Ardèche, j’ai d’abord convié à des entretiens individuels chaque direction des membres du réseau pour l’emploi ainsi que les responsables des communautés de communes locales et de l’Agence Régionale pour l’Emploi. À l’issue de ces rencontres, une réunion plénière organisée récemment a permis de présenter l’ambition générale de la Task Force. Cette journée, qui a pris la forme d’une facilitation ludique, a rassemblé les opérationnels de chaque entité dans le but de travailler sur des axes opérationnels et de s’interroger sur ce qu’il semble opportun de mettre en place rapidement.
En parallèle, l’utilisation d’un outil commun baptisé RESANA et déjà utilisé par France Travail, permettra le partage de fichiers et de données autour des entreprises. Sa présentation aux partenaires a également fait l’objet d’un webinaire.

Avez-vous déjà une idée des actions susceptibles d’être initiées ?

Deux axes de travail majeurs ont d’ores et déjà été identifiés au niveau national. D’une part s’orienter davantage vers les petites et moyennes entreprises, celles qui sont le moins structurées au niveau RH et qui ont potentiellement le plus besoin de nos services. Ensuite favoriser l’inclusion dans l’emploi. Certains secteurs ont du mal à recruter ; l’objectif est de travailler sur l’ouverture de leurs canons de recrutement et faciliter l’intégration de personnes éloignées de l’emploi via des mesures d’accompagnement. Plus globalement, la Task Force Entreprise facilitera l’organisation d’évènements de plus grande ampleur de manière coordonnée entre les membres du réseau pour l’emploi, plutôt que chacun de leur côté. À terme, un élargissement aux clubs d’entreprises voire à d’autres acteurs économiques du territoire est envisagé en fonction des thématiques.

Quels sont les liens entre la Task Force et le Comité Local Pour l’Emploi ?

Dans la mesure où la Task Force a vocation à fédérer les parties prenantes impliquées dans le retour à l’emploi, elle travaille main dans la main avec le Comité Local Pour l’Emploi du sud Drôme Ardèche. Ce dernier décline les grandes orientations pour le territoire tandis que la Task Force se charge de leur application. D’où l’importance de bien structurer la démarche en amont et de fédérer les acteurs autour d’un projet commun. Concrètement, le CLPE s’est réuni en début d’année et a identifié des premières pistes de travail. Celles-ci devraient être finalisées aux alentours du mois de juin pour une mise en place opérationnelle à la rentrée de septembre.

La Task Force Entreprise du Sud fait partie des plus en avance du Département, comment l’expliquez-vous ?

Nous bénéficions d’un terreau fertile ! Sur le territoire de Nyons, il existait déjà des instances autour de la relation Entreprise, notamment du fait de l’organisation depuis 3 ans du Rallye des Entreprises – l’évènement permet aux demandeurs d’emploi de découvrir les employeurs du secteur qui recrutent. Une première réunion s’est ainsi tenue en mars sur la thématique de l’hôtellerie / restauration. C’est pourquoi la Task Force se concentre sur le territoire de Pierrelatte.

Quel est l’avenir de la Task Force Entreprise ?

La structure est vouée à être maintenue de manière durable. La communauté sera animée par l’ensemble des opérateurs ; des réunions de suivi et de bilan sont prévues entre les managers tandis que des groupes de travail permettront aux opérateurs d’avancer sur les différents sujets. Pour l’instant, la coopération se passe très bien et l’ensemble des acteurs sont très impliqués. Tous entendent l’intérêt de la démarche avec l’objectif d’être plus efficient pour l’entreprise.