Nous pouvons définir cette pièce comme une » féérie plaisante « , à la croisée des chemins entre le théâtre italien (clin d’oeil à la commedia dell’arte avec le titre, terme italien pour intermède, et le prénom Isabelle de l’héroïne), le romantisme allemand (le mythe de Faust et de Marguerite), et le fantastique shakespearien (où se côtoient plusieurs mondes comme dans » le songe » ou » Hamlet « ).
Giraudoux veut nous faire rêver, c’est sûr. Mais entre sa première écriture en 1928, et sa première représentation en 1933, il ne cesse de corriger le texte pour Louis Jouvet. Car beaucoup (trop?) de thèmes sont abordés durant cette riche période de l’entre-deux-guerres, les conventions face au renouveau, la raison face à la poésie, l’amour et la mort, de nouvelles méthodes d’éducation face à une instruction classique,… le tout dans un contexte incertain (Mussolini en Italie, peut-être Hitler en Allemagne, et en France, la crise qui succède aux » années folles « ) : Que de richesse dans ce texte !!
Alors laissons-nous voguer sur le navire de l’imaginaire, sans forcément comprendre, juste à ressentir, soyons » saisis » par le rire, les larmes, la poésie, l’étrange, exactement comme face à une musique, juste une musique…
Pierre Semard
Jean Giraudoux est issu d’une famille paysanne, il entre en 1893 comme boursier au lycée de Châteauroux où il fait de bonnes études classiques. Il est reçu en 1902 au concours de l’école Normale Supérieure. Après avoir réussi en 1910, le concours des « chancelleries », Giraudoux entre dans la carrière diplomatique. Il est blessé deux fois pendant la guerre. Il devient au Quai d’Orsay, en 1920, le chef du « service des oeuvres françaises à l’étranger », et en 1924, le chef des « services de presse ».
Dès 1909, Giraudoux avait publié sa première oeuvre : « Provinciales », et conjointement à sa carrière diplomatique, il se consacre à la création littéraire, romanesque puis théâtrale. Ses oeuvres fondent les grands thèmes classiques et les préoccupations modernes dans un univers précieux, fait d’humour et de fantaisie.
Intermezzo est créé le 1er mars 1933 à la Comédie des Champs-Élysées dans une mise en scène de Louis Jouvet.
Un fantôme s’invite dans une petite ville tranquille…Réel illusion ou révélateur des âmes ?
Avec poésie et humour Giraudoux fait vaciller les certitudes et mêle légèreté, ironie et profondeur…
Les comédiens des » Tréteaux du Beffroi » vous entraînent dans cet étrange interlude ou l’invisible éclaire le quotidien :
Pascal Empereur-Bissonnet le spectre
Marie Philippeau Isabelle, institutrice
Serge Perrier Robert, contrôleur
Jacques Martin l’inspecteur
Christine Page la droguiste
Claude Merlet Monsieur le Maire
Sylviane Goetz Armande
Jannick Arpin Léonide
Jean-Luc Eberhard bourreau
Gilbert, élève
Bernard Merle bourreau
Denis, élève
Viviane James Viola, élève
Véronique Soitel Luce, élève
Marion Boisjeol Nicole, élève
Mimi Bonino Daisy, élève
Laurie Jardin Irène, élève
Dans les coulisses :
La scripte : Laure Coiplet
Adaptation, mise en scène et régie son : Pierre Semard
Démarches administratives et régie lumière : Vincent Morin
Décors : Bernard Merle
Costumes et accessoires ont été réalisés par l’ensemble de la troupe.