Rapprocher les producteurs locaux de la restauration scolaire pour proposer une alimentation de proximité et de qualité… L’idée est née en 2011 d’une association de parents d’élèves à Rochefort en Valdaine. Depuis, « Agri-Court » a bien grandi. Installée à Eurre dans un bâtiment de la CCVD (Communauté de Communes du Val De Drôme), l’association joue le rôle d’intermédiaire entre une centaine de producteurs locaux, issus principalement de Drôme-Ardèche, et des professionnels de la restauration collective – tourisme, scolaire, EHPAD, structures d’aides alimentaires, restaurants d’entreprise, etc. « Nous faisons de la logistique alimentaire » explique Florent Dalmasso, Directeur de la structure depuis 2016. « Le système est gagnant/gagnant : d’un côté, les producteurs voient leur logistique simplifiée avec un seul point de livraison ; ils n’ont pas à gérer les prérogatives de la restauration collective ; enfin, ils participent à la gouvernance du projet et ont l’assurance d’être payés dans les temps selon des prix minimum fixés par eux-mêmes sur 3 ans avec des volumes engagés. De l’autre côté, la plateforme offre aux professionnels une large gamme de produits locaux et une relation simplifiée avec un intermédiaire unique. »
Contrairement aux idées reçues, le coût de revient ne s’en trouve pas impacté. « Ce travail de planification engendre un gain de temps et indirectement des économies pour les producteurs qui ont une meilleure visibilité et voient leur modèle stabilisé. À qualité équivalente, nous sommes moins chers que les circuits longs traditionnels. Ainsi, dans un contexte d’inflation, nous avons pu proposer une hausse des prix inférieure à 5% contre plus de 20% pour les distributeurs habituels. Au final, faire bien permet de faire moins cher. »
Déjà garante d’une alimentation locale et majoritairement biologique, « Agri-Court » est en cours d’obtention du label équitable, une première en France pour la restauration collective. Grâce à son expérience, l’association est régulièrement consultée par le Département pour travailler sur des problématiques techniques et opérationnelles. « Nous faisons partie des acteurs susceptibles d’apporter une expertise autour de la table, que ce soit pour relocaliser l’alimentation ou monter des filières locales. » Depuis sa création, Agri-Court a par exemple organisé la planification des maraîchers ; elle a contribué au développement de la 4ème gamme de fruits et légumes (produits crus prêts à l’emploi) et elle réfléchit depuis 2 ans à l’amélioration de la qualité des produits frais pour les structures d’aide alimentaire. « Nous n’inventons rien mais nous adaptons les process aux exigences de la restauration collective. »
Face au succès du modèle, Agri-Court est à la recherche de locaux plus grands et devrait opter pour le statut de SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) en fin d’année. « Cela nous permettra de renforcer la gouvernance, avec les salariés notamment, et d’inviter les territoires. Sans entrer directement dans la SCIC, la Drôme continuera de nous apporter son soutien. Le travail que l’on mène avec les techniciens des services Agriculture, Éducation ou Économie est très efficient : au-delà du contact humain très agréable, ils ont compris notre rôle et notre fonctionnement, ce qui garantit une meilleure adaptation aux réalités du terrain. »
Agri-Court en chiffres
- 8 salariés,
- 2 M€ de CA,
- un bâtiment de 300 m2,
- membre du réseau national « Manger bio » composé de 22 plateformes locales.