Pour accompagner tous ces changements, le Département organisait le lundi 16 septembre, un forum à destination des référents uniques des ARSA, et le mardi 17 septembre des agents du Département de la Direction Economie, Emploi, Insertion et de la Direction des Territoires d’Action Médico-Sociale. Tous réunis pour une journée d’échange autour du nouveau parcours insertion et de mises en relation. L’occasion de faire un point d’étape sur les impacts organisationnels de la Direction des Territoires d’Action Médico-Sociale qui accompagne 1/3 des ARSA, et l’appropriation du dispositif par les professionnels. Explications avec Frédéric MÈRE, Directeur des Territoires d’Action Médico-Sociale de la Drôme…
Quel est le lien entre la Direction Économie Emploi Insertion (DEEI) et la Direction des Territoires d’Action Médico-Sociale (DTAMS) de la Drôme ?
À la différence des autres directions départementales, la Direction des Territoires d’Action Médico-Sociale n’est pas thématique. C’est la porte d’entrée sur le territoire de toute personne en situation de vulnérabilité se rendant dans l’un des 25 Centres Médico-Sociaux de la Drôme. Les équipes sont pluri-professionnelles, travaillent en polyvalence, et accompagnent les usagers dans leurs problématiques, souvent plurielles, autour de l’autonomie, du logement, de l’enfance, de la protection maternelle et infantile, de la santé publique, de la précarité, et bien entendu de l’insertion. Nous agissons donc de manière transversale, à la fois en complément des autres directions tout en accompagnant l’usager sur une partie du chemin.
Concernant le lien avec la DEEI, nous sommes avant tout collègues mais également des partenaires dans le cadre de la mise en œuvre de la politique Insertion du Département. En effet, les équipes de la DTAMS suivent les allocataires du RSA orientés par la DEEI vers un accompagnement social, c’est à dire, éloignés de l’emploi, et pour lesquels il est nécessaire de lever un certain nombre de freins. La DTAMS suit ou accompagne 1/3 des ARSA drômois.
Pourquoi avoir décidé d’organiser un nouveau séminaire dédié au parcours insertion ?
Pour maintenir le lien entre les travailleurs sociaux et les collègues de la DEEI, et l’inscrire dans la durée, nous avons besoin de moments d’échanges et de partage. C’est l’un des intérêts de ce séminaire : se rencontrer, partager nos représentations, nos questionnements, aller sur le territoire de l’autre. Dans la Drôme, le Plan de mandat fait de l’emploi une priorité, comme vecteur d’insertion professionnelle et d’insertion sociale. Typiquement, le principe « nul n’est inemployable », implique un changement de paradigme : concilier l’accompagnement social et l’engagement contractuel de retour à l’emploi. Il s’agit de comprendre cette démarche et ce qu’elle implique en évolution de posture pour les équipes. Pour être en mesure de répondre aux usagers, nous avons donc besoin d’une relation de proximité renforcée avec les collègues de la DEEI, et de s’approprier la nouvelle boite à outils d’accompagnement des ARSA. Or, au-delà des outils (informatiques) communs, il nous semble fondamental de maintenir et renforcer le lien humain.
Quels étaient le contenu et le format de la journée du 17 septembre ?
Le format était identique à celui du séminaire de présentation du nouveau parcours insertion de l’an dernier avec des temps collectifs le matin, plutôt en format plénière. L’occasion de passer un certain nombre de messages de la Direction générale et de la Direction, de débattre, mais également de profiter de retours d’expériences des équipes et des partenaires. En termes de contenu, nous avons abordé notamment la loi « plein emploi », le projet de « CMS de demain » ou encore la feuille de route mise en place entre les 2 directions. Ce fut l’occasion de rappeler les objectifs et de faire un point d’étape sur le déploiement du parcours et les engagements pris, mais aussi d’aborder les perspectives et les problématiques qui restent à développer, sachant que des groupes de travail sont en place depuis l’an dernier autour de différentes thématiques (process d’entrée en CMS, indicateurs de suivi de l’activité, santé, allocations d’insertion, accompagnement social, etc.). L’après-midi, un forum ponctué de stands dédiés. Un jeu de plateau imaginé et conçu par la DEEI a permis de s’approprier le nouveau parcours et ses outils selon une approche plus ludique.
Selon vous, le nouveau parcours insertion a t-il déjà fait l’objet d’une appropriation de la part des équipes comme des allocataires ?
La mise en œuvre du nouveau parcours insertion est encore récente, les dispositions règlementaires continuent d’évoluer, de nombreux chantiers sont en cours au sein de la DTAMS (Démarche CMS de Demain, Projet de Direction, Information de la PMI, etc.), ce qui représente une charge lourde pour tous et qui rend également l’appropriation du parcours plus longue. Même si d’un point de vue quantitatif, les choses évoluent (délais de rdv, durée des Contrats d’engagement…), il reste du travail pour que les équipes intègrent totalement la démarche et maîtrisent les nouveaux outils tels que DORA. De même, l’accompagnement global des allocataires par un duo composé d’un référent de France Travail et d’un travailleur social doit encore monter en charge, même si les objectifs 2024 seront sans doute tenus. Enfin comme indiqué, la loi « plein emploi » introduit un véritable changement de posture au regard de l’obligation d’emploi. L’inscription automatique des bénéficiaires du RSA à France Travail, les 15 heures obligatoires sont autant de nouveautés à intégrer. De nombreuses interrogations restent en suspens car il faut attendre les décrets d’application. C’est un travail de longue haleine qui mérite l’implication de tous, il faut laisser du temps pour comprendre, maturer, parfois accepter, d’où l’intérêt de ce séminaire.
Quelques exemples d’engagements pris par les élus drômois dans le cadre de la stratégie emploi :
- 1 000 accompagnements globaux par an
- Un délai d’un mois maximum pour le rendez-vous avec un référent social du Département lorsqu’un ARSA est orienté en accompagnement social
- Un Contrat d’Engagement (CE) d’une durée de 1 an, renouvelable une fois sur proposition du référent social
- Un rendez-vous mensuel avec son référent social tous les mois pour un meilleur suivi




