Rencontre avec Christophe Lamotte, PDG de HDC Lamotte à Bren

 

Chez les Lamotte, l’agriculture pousse en terrain fertile ! Alors que l’entreprise familiale, créée par Denise et Henri Lamotte, a fêté ses 30 ans en 2022, c’est le fils Christophe qui a repris les rênes de l’exploitation voilà plus de 20 ans. Rejoint depuis peu par son fils Lucas, le chef d’entreprise poursuit le développement de sa société spécialisée dans la production, le conditionnement et l’expédition de fruits et légumes frais. Après plusieurs phases successives d’extension, HDC Lamotte doit désormais faire face aux défis environnementaux et sociaux. L’entreprise a bénéficié de deux aides financières du Département pour l’installation d’une ligne de conditionnement dans des barquettes en carton ainsi qu’un projet phare de création de retenue d’eau. Interview.

Pouvez-vous nous présenter votre exploitation en quelques mots ?

HDC Lamotte est une société aux activités multiples : nous sommes avant tout producteur avec notre propre exploitation de 120 Ha dont les produits phares sont l’abricot et la pomme de terre Délicatesse, commercialisés sous la marque SCEA Le Soleil des Collines. En parallèle, nous travaillons depuis de nombreuses années avec une soixantaine de producteurs locaux afin d’élargir la gamme de fruits et légumes proposés (poires, cerises, courges, navets, blancs de poireaux, etc.). Mais notre activité ne s’arrête pas là. Grâce à une station de 10 000 m2, nous assurons le conditionnement et l’expédition, ce qui nous permet de traiter plus de 10 000 T. de produits à l’année.

En tant qu’exploitant agricole et industriel, vous êtes aujourd’hui confronté à de multiples problématiques environnementales, à commencer par celle de la gestion de l’eau…

Le monde agricole est particulièrement soucieux des évolutions climatiques. Les réserves naturelles s’amenuisent et nous n’avons plus le choix, il faut instaurer la transition écologique de nos exploitations. C’est en tout cas ce qui nous a guidé dans notre dernier programme d’investissement, en date de 2022. Nous avons ainsi bénéficié de l’aide du Département à hauteur de 100 000 € pour un projet de création d’une réserve d’eau collinaire d’une capacité de 20 000 m3. Principalement alimentée par le ruissellement des toitures et l’eau de lavage des légumes, cette retenue permettra de supprimer le prélèvement dans la nappe pendant la période d’étiage. Le projet, d’un montant global de 850 K€, n’aurait clairement pas été possible sans le soutien financier des pouvoirs publics (Département, Région et Agence de l’Eau). Deux exploitations sont concernées – HDC Lamotte et l’ERL La Roche – et le système, opérationnel en septembre prochain, devrait permettre d’irriguer 40 à 50 hectares tout en préservant la nappe phréatique. Dans la même optique, tous nos vergers sont équipés d’un système de goutte à goutte intégré afin de limiter le gaspillage de l’eau.


Quels sont vos autres engagements en matière d’écologie ?

L’entreprise a commencé à investir dans le photovoltaïque en 2008 ! À l’époque, nous nous contentions de revendre l’électricité sur la base de 180 KW. Depuis quelques semaines, une nouvelle installation constituée de 2400 m2 de panneaux photovoltaïques nous permet de produire 600 KW, majoritairement utilisés en interne puisque notre consommation s’élève à 450 KW, le reste continuant d’être revendu. Grâce à cet investissement, nous sommes autonomes à 75% et nous avons pu limiter l’impact de la hausse du coût de l’énergie. Par ailleurs, dans le but de réduire l’usage du plastique, nous avons récemment été accompagnés par le Département pour l’agrandissement de nos locaux et l’installation d’une ligne de conditionnement des fruits et légumes dans des barquettes en carton, à hauteur de 150 000 €.

Valoriser les productions de qualité est une autre ambition de la stratégie agricole départementale qui vous concerne…

Oui ! La pomme de terre Délicatesse ne se plaît vraiment qu’en Drôme des Collines, où elle bénéficie de sols sableux, d’un climat sec et ensoleillé et du savoir-faire des maraîchers locaux. À ce jour, elle fait vivre de très nombreux exploitants du territoire avec une production totale de 65 hectares, soit environ 1 300 tonnes. C’est pourquoi nous travaillons depuis plusieurs années, avec l’aide de la Chambre d’Agriculture sur la mise en place d’une IGP (Indication Géographique Protégée). Le premier objectif est d’obtenir le Label Rouge en 2026 puis une IGP. Là encore, nous savons pouvoir compter sur le soutien du Département afin que les négociations aboutissent favorablement.