Dans son dernier opus, Salonique, 1870-1920 (CNRS éditions, 2023), Catherine Pinguet retraçait l’histoire de cette grande ville ottomane, cosmopolite, pluriethnique et multiconfessionelle, par le biais de ses premiers photographes : Paul Zepdji, un Arménien, et Ali Eniss (1872-1948), dont l’origine restait énigmatique.
Cette rencontre partira sur les traces de ce personnageaux multiples facettes, photographe à l’exceptionnel talent quasi inconnu à ce jour. Ali Eniss appartenait à la communauté sabbatéenne, des juifs convertis à l’islam à la suite du messie de Smyrne, Sabbataï Tsevi, que les Turcs appellent deunmès, » renégat « , appellation discriminatoire et injurieuse qui sévit toujours à l’heure actuelle.