Inspiré par l’univers de Cindy Sherman – photographe américaine connue pour ses autoportraits grimaçants – et celui de Francesca Woodman – célèbre pour ses images floues et spectrales -, la chorégraphe s’attaque à une question intemporelle: peut-on vraiment capter par l’image ce qui fait la singularité d’un être? Dans un dispositif scénique épuré, les performeuses, assises sur des chaises dispersées, laissent surgir une galerie de figures expressives, parfois grotesques, parfois bouleversantes. Par un subtil travail de micro-mouvements, les visages s’étirent, les postures s’exagèrent, les identités se brouillent. Les tableaux se succèdent et donnent la troublante impression d’être face à des photographies devenues vivantes. Plutôt que de figer ses modèles, Rebecca Journo les remet en jeu dans un spectacle d’une grande force visuelle. Car ici, le portrait n’est pas une impasse, mais un processus toujours en mouvement.
Production: La Pieuvre avec l’accompagnement d ela cie K622 – Mié Coquempot en 2022.
