Pour Fabrice Leroux, vidéaste, poète et plasticien, créer c’est mettre en oeuvre ses questionnements. Les mettre en scène aussi. Fabrice fut longtemps comédien.
Que restera-t-il de nous dans ce monde ? De quoi hériterons-nous ? Qu’allons-nous léguer ?
Habité par la question des traces, Fabrice ici utilise la terre, elle qui garde les semences, enfouit les corps, ensevelit les ruines…
La choisir, l’extraire avec effort, la travailler, mêler la terre asséchée de Valaurie à la terre argileuse de l’Aveyron – son chez lui – la voir se fendre au grand soleil de juin et regarder, devant le Cube, se dérouler la hampe de l’arum d’Italie …
Recueillir sa vêture d’aiguilles et d’humus pour que celui qui ne veut rien voir y enfouisse la tête …
La façonner en briques, dresser un mur qui protège, enferme, isole aussi et suspendre, comme un funambule dans les nuages, un évadé qui pense.
Enfin, quand tout sera cendre, dans l’abstraction aride et pure du jardin japonais, être celui qui panse.